Meurtres pour rédemption - Karine GIEBEL
MEURTRES POUR REDEMPTION
Karine GIEBEL – 2010
Encore
une fois un très bel ouvrage de Karine Giebel, qui est incontestablement la
reine du polar français !
Ce
roman date de 2010 et il est pour moi le plus abouti, le mieux construit et le
plus prenant de ses livres que j’ai eu l’occasion de lire jusqu’à présent (Purgatoire
des innocents et Toutes blessent la dernière tue).
Encore
une fois, âmes sensibles s’abstenir 😊
Synopsis
Marianne
est une très jeune détenue (21 ans). Incarcérée depuis l’âge de 17 ans pour
plusieurs meurtres, nous découvrons le portrait d’une jeune femme très dure, remplie
de violences et qui doit bénéficier de mesures spécifiques pour protéger ses
co-détenues. Elle a pris pérpet et a perdu l’espoir d’un jour retrouver une vie
normale.
Ses
relations humaines sont complexes, empreintes de demande d’affection dont elle
a sûrement beaucoup manqué mais aussi de violences et d’arrangements
scrupuleux.
Son seul souhait ? Revenir en arrière et effacer toutes les horreurs qu’elle a vécu. Pour elle, son échappatoire, sa dose de liberté se trouve dans le chant des trains qu’elle aperçoit depuis sa cellule. Symbole même de liberté, elle n’a qu’un seul rêve : sortir un jour de cette prison.
Son seul souhait ? Revenir en arrière et effacer toutes les horreurs qu’elle a vécu. Pour elle, son échappatoire, sa dose de liberté se trouve dans le chant des trains qu’elle aperçoit depuis sa cellule. Symbole même de liberté, elle n’a qu’un seul rêve : sortir un jour de cette prison.
Un
jour, une opportunité. Va-t-elle saisir cette perche qu’on lui tend, qu’importe
les conséquences ?
Mon avis
Gros
pavé, j’ai mis un peu de temps à m’y mettre par peur de me lasser de ma lecture
(989 pages quand même…).
Le
roman débute avec Marianne De Gréville (et Gréville si on l’appelle uniquement
par son nom de famille, elle y tient !). Nous découvrons ce qui l’a poussé
à commettre son premier crime. Mais ce n’est pas ce qui nous intéresse
réellement, finalement…
Nous l’accompagnerons dans sa cellule, en isolement total du reste des détenues. On découvre son quotidien si morose, sa passion pour les trains qui la fait voyager par procuration, les livres, les arts martiaux, les surveillants, les bruits de portes… J’arrivais à entendre les sons, à sentir les odeurs, à vivre les émotions de Marianne.
Nous l’accompagnerons dans sa cellule, en isolement total du reste des détenues. On découvre son quotidien si morose, sa passion pour les trains qui la fait voyager par procuration, les livres, les arts martiaux, les surveillants, les bruits de portes… J’arrivais à entendre les sons, à sentir les odeurs, à vivre les émotions de Marianne.
Sacrée
Marianne… Au début, on la déteste. Comment une jeune femme, si jeune, peut-elle
être si violente ? Comment peut-elle prendre à la légère les meurtres qu’elle
a commis, montrer si peu de compassion envers ses victimes (surtout la
surveillante qu’elle a défiguré à vie ?).
Puis, peu à peu se révèle à nous un personnage remplie de fragilité mais aussi de faiblesse, bien qu’elle veuille laisser penser à tous le contraire. Stratégie de survie, de protection ?
Puis, peu à peu se révèle à nous un personnage remplie de fragilité mais aussi de faiblesse, bien qu’elle veuille laisser penser à tous le contraire. Stratégie de survie, de protection ?
Elle
a sombré dans la drogue et se retrouve à se prostituer pour récupérer sa dose. Seule,
isolée, sans personne pour lui donner de quoi cantiner, on réalise bien vite
que ses seuls « amis » sont les surveillants de prison. Jusqu’au jour
où un parloir l’attend ; fameux parloir qui changera le cours de son
incarcération.
Et c’est ça, la vraie force de Karine GIEBEL et ce que j’ai apprécié dans absolument tous ses romans. Elle parvient à nous faire ressentir au plus profond de nous-même chaque moment de ses personnages clés. Mais surtout, elle dresse un portrait tellement réaliste de cette jeune femme mais également des autres personnages (notamment le surveillant pénitentiaire, Daniel). Oscillant entre dégoût, haine, peur parfois, au final ce qui prédominait comme émotion c’était de la pitié et l’envie de prendre soin de Marianne, dont les ailes ont été brûlés bien trop vite.
On
lui pardonne les plus atroces de ses crimes, on arrive presque à se convaincre
qu’au final oui, elle n’a pas tué volontairement. Elle était au final elle
aussi victime. Elle court après une liberté, en-dehors des barreaux. Mais la
même question se pose encore : est-ce que le fait d’être à l’extérieur de
cette prison efface tout le passé de Marianne ? Pourra-t-elle un jour être
réellement libre ?
Comme
toujours, Karine GIEBEL décrit à la perfection les scènes même les plus terribles,
ce qui les rend d’autant plus réalistes. De ce fait, la lecture peut parfois
être difficile (j’ai eu du mal à m’endormir après avoir lu certaines scènes
dont une particulièrement difficile). Mais c’est aussi ce que j’apprécie tellement
chez cette auteur, justement cette capacité à rendre la lecture vivante à
travers des descriptions et des analyses de l’humain tellement réels.
Certaines scènes me donnent froid dans le dos rien qu'en te lisant !
RépondreSupprimerEffectivement il est vraiment très sombre !
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